NOTRE AMIE LA TERRE
 

Sertit de bleu velours que le ciel viendra peindre
Au creux du firmament où l’étoile luit
La terre voit briller ses rêves de minuit
Charmeuse jusqu’à l’heure où le jour va l’éteindre !
 
Une lune coquine arrose de lumière
La voûte tapissée éclats de diamants.
Je sens peser sur moi son regard pénétrant
Sa splendeur radieuse éclairant notre terre !
 
L’aube s’épanouit en belle rutilance,
Puis enlaçant l’azur d’un doux reflet doré
La terre s’habille d’un soyeux voile ambré
Enveloppant le jour d’une tendre romance !
 
Sous le ciel fasciné la vie ainsi s’installe
La fontaine murmure, enchante la saison
Encourage mon âme à faire une oraison
Une rose s’éveille en offrant son pétale !
 
Sous l’azur lumineux que le soleil traverse
Au jardin frémissant l’air s’emplit de parfums
Exhalant le cassis et les jaunes nerpruns
Envoutant à l’envi d’une senteur diverse !
 
Dans la brise du soir la terre fait la ronde
Remontant de la mer d’un refrain théâtral
Sa longue robe entraîne un frisson de cristal
Ainsi coulent les jours de notre vaste monde !
 


Cécile Meyer-Gavillet
 




La terre
cache tant de secrets
en sa vieille demeure…
 
Tant de déceptions, de sanglots,
tant d’émotions et de sueur
ont coulé sur Elle ;
 
Tant de dur labeur,
tant d’heures à la retourner
ont brillé sur Elle.
 
J’’aimerais la connaître,
la caresser, la prendre
dans ma main.
 
Avant qu’elle ne m’invite
pour en faire ma demeure
pour toujours !
 


Aurélye Perrette
 



ELLE EST LÀ…
Notre amie, notre sœur, notre mère
 


Elle est là qui nous regarde et nous sourit.
Entre elle et nous, c’est une belle histoire.
 
Ce matin-là, elle lève son regard bleu
Sur l’aurore boréale qui s’éveille ;
Elle porte une écharpe chatoyante
Aux couleurs d’arc-en-ciel…
dont les franges flamboyantes
Irradient sur sa robe verte.
 
Quand elle s’étire, ses longs cheveux
Retombent en cascades impatientes
sur des lits d’odeurs enivrantes.
 
Elle aime respirer libre et libérée ;
C’est ainsi qu’elle rayonne
Vivante et parfumée.
 
Elle aime se reposer...
A l’ombre d’un palmier
ou dans le creux d’une roche ;
Elle aime tremper ses jolis pieds
dans des bains d’argile ou de sable.
 
Elle aime se baigner sur l’onde dormante d’un lac
ou goûter à marée montante au sel de l’océan.
 
Elle flâne le long des fleuves ;
Vêtue de ses habits de Seine,
Elle traverse Rhône et Saône,
S’habille en Amazone…
Prend le bateau du Mississipi
S’engage sur le Nil…
Et va méditer sur le Gange.
 
Le lendemain, elle s’élève
Jusqu’au mont d’Everest…
pour assister au lever du soleil
Qui la câline de doux baisers.
 
Secrète, elle ouvre l’écrin
De ses  trésors cachés...
et porte, le temps d’une soirée,
L’émeraude de Colombie
L’aigue-marine du Brésil
Ou l’étole de diamants étoilés
Que lui envoie la voie lactée.
 
Puis elle retrouve son corps de marbre…
et son teint de cristal aux tendres reflets d’opale.
 
Par une nuit très claire, elle va prendre froid,
Quand au petit matin, son corps est tout gelé
de perles constellées… de gouttes de rosée.
 
Elle a déjà tant supporté…
Les combustions, les précipitations
Les éruptions et même la pollution.
 
Alors… devant tant de dérives…
Son cœur bouillonne de l’intérieur ;
Elle pleure… Elle tempête…
Elle se met brusquement en colère
Crachant des larmes de feu et de cendres.
Elle est de plus en plus souvent malade ;
Elle se relève mais glisse
Dans une coulée de boue ;
Alors, elle se met à trembler
Et tombe… désarticulée.
 
Elle ne se repose jamais ;
Sur elle, s’appuie le soleil,
Divaguent les nuages…
S’abat le déluge torrentiel ;
 
Et puis… c’est la fin de l’orage...
Elle a faim de reprendre sa place,
Agenouillée mais en état de grâce,
Elle sourit de nouveau à l’espace.
 
C’est notre jardin d’amour et de vie.
 
Elle est à fleur de peau,
Elle est à fleur d’eau…
C’est un pur joyau !
 
Nous devons tout faire pour la préserver
Elle qui fut déesse, sainte et promise…
Elle qui parfois se terre...
Mais ne veut plus se taire !
Notre amie, notre sœur, notre mère...
     "LA PLANÈTE TERRE  !"
 


          Marie-France Moriaux
 



MA TERRE
 

Terre d'Amour
Ma vraie terre
Où le soleil
Même à minuit
Laisse les nuages
Tracer des lettres étranges
Sur son disque orange.
La première lettre
Est bonheur tout en or.
La seconde d'argent
Est joie
Le tout drapé de soie.
 
Ma caravelle
Mon corps nacelle
Fend l'océan
De mes peurs bleues
Comme elle peut
Et derrière elle
Larmes platine
Chagrins acides
Se perdent en gouttes de fumée
Et en racines éclatées.
 
Même les yeux fermés
Je vois la lumière
Oreilles closes
J'entends le vent
Le pépiement ample et sacré
D'oiseaux vivant en liberté.
Viens avec moi
Ami, les écouter
 
Viens danser la ronde
La ronde du muet
Puis nous jouerons
A chat-perché
Au pays de félicité.
 


Huguette Payet
 





TERRES DIVISEES
 


Eclairs dans le ciel qui s’annoncent,
Hurlements de sirène qui affolent,
Descente à la cave en réponse,
A ce désastre qui désole.
 
Armes grandissantes vers le ciel,
Pour un idéal complètement illusoire,
A la conquête de l’irréel,
Des coups de feux retentissent le soir.
 
Et ces visages apeurés, en détresse,
Qui ne connaissent que le conflit,
Pour des kamikazes qui se dressent,
Qui détruisent, tuent et s’enfuient.
 
Des années de combats meurtriers,
Acharnement qui pose question,
Entre deux peuples, sur une terre sacrée,
A qui profite cette rebellion ?
 
Israël et Palestine, terres liées,
Par les frontières sont voisines,
Pour prendre possession sont divisées,
Car le cœur du pays les obstine.
 
Quel avenir pour ces enfants martyrs ?
Engrangés dans une guerre de religion,
Pourquoi doivent-ils s’y assouvir ?
Alors que l’innocence est leur seule raison.
 
Mais à quand la paix, sur ce berceau de l’humanité ?
Où un homme vénéré y est né !
 


Sylvain Bedouet
 



          L’ÉPOUVANTABLE ÉPOUVANTAIL
 

Un épouvantable épouvantail attendait,
Dressé sur son balais au milieu des grenouilles
Qui chahutaient dans le verger, et coassaient,
A l’abri de son énorme tête citrouille.
 
Cet épouvantable épouvantail enrageait.
Comment se reposer avec ce tintamarre ?
Sous la fureur, son nez carotte rougissait.
Qui renverra donc ces amphibiens à leur mare !
 
Au dessus de l’épouvantable épouvantail
Voletait une nichée de noires corneilles,
Effrayée par l’épouvantable chandail
Piqueté de paille et son haut chapeau groseille !
 
En trois coups de fusil les chasseurs ont chassé
Les corneilles de suie qui sans fin croassaient.
En trois coups de filet les pêcheurs ont pêché
Toutes les grosses grenouilles qui coassaient.
 
Alors, l’épouvantable épouvantail dormit !
 


Pascal Lecordier
 



PLUIE
 

L’eau de pluie, rapide, tel un fleuve ruisselle
S’enfuit, limpide, comme parfois notre vie
Noircissant en passant ce qu’elle humidifie
Pressée d’échapper à ce monde si réel
 
Trop fier, l’arc en ciel défie l’horizon de verre
Coloriant transparent, sombre et tout en lumière
S’affranchissant un court instant de la matière
Pour finalement s’incliner le nez en terre
 
Une grêle déverse ses billes d’hiver
Qui, frêles, violentes, s’abattent en rafales
Déchirant distinctement feuilles et pétales
 
Puis l’orage, austère, nous livre son sermon
Allumant pour l’exemple quelques incendies
Nous intimant plus de respect pour toute vie…
 


Dominique Corbillet
 





SEDUCTION
 

L’Oubangui s’étend,
Rapide ou lent par endroit,
Tel des éclats de vie
Sous ses charmes souriants.
 
Ainsi apparaît sa beauté,
Et les repères se fondent
Dans un manteau d’eau,
Retouché en sortilèges.
 
Alors, princesse de son royaume,
Chaque pirogue se détache
De la lumière et du regard
Pour tendre aux doux instants.
 
Du glissement à sa robustesse,
Cette grande reine, ce bout de bois,
Travaillé, poli, évidé,
Se cale au rythme du courant.
 
Et au gré de son flegme docile
S’emportent vers le large
Ses chargements, ses vibrations,
Répandant autour une ligne d’envie.
 
Se dévoile la folie de son emprise
Sans artifices, silhouette élancée
Prête à accueillir et à se glisser
Au cœur d’un fleuve mystérieux.
 
Entraînée par la séduction,
La descente vers l’ivresse
Promet la puissance de l’infini
Dans des escales de délices…
 


       Pascal Ronzon
 


PUECH’MERLE
 

La Terre a des secrets, inscrits dans sa mémoire
Que notre esprit humain peut à peine entrevoir.
 
Quand le soleil se lève, à l’horizon d’orient,
Il embrase le sol, monté sur Phaétan.
Nature, à son approche, parée de senteurs,
S’illumine de joie, jeune mariée en fleurs.
 
L’oiseau, blotti chez lui, entonne, cœur en liesse,
Un hymne triomphant à l’astre qui se dresse,
Terrassant les dragons de la terrible Nuit.
Palissante, en son antre, Obscurité a fui.
 
Scellé dans la caverne enclose en la verdure,
Gît un très vieux grimoire orné d’enluminures.
C’est un livre de grès malmené par les ans :
Histoire d’une mère, écrits de ses enfants.
 
Les ombres se renforcent, s’étirent doucement.
Frémissent les naseaux,  muets hennissements
S’irisent des reflets de la vie revenue,
Se parent des clartés de leur monde perdu.
 
La fine saïga que le couchant caresse
Reflue devant l’auroch, la cruelle tigresse.
Le sorcier matatchié*, tué par ses démons,
Réintègre le cœur du fragile enfant blond.
 
Des contes irréels, des légendes notoires,
Images du passé, fantastique exutoire.
 


*Matatchié : arborant ses peintures rituelles
 


Marie-Agnès Brossard
 



Notre Planète
 
À l’homme elle s’était donnée à l’aveuglette,
Et en retour, elle se retrouve pauvrette.
Je ne voudrais  pas être malhonnête,
Mais avant, bleue  était notre planète,
Alors qu’aujourd’hui, elle prend la couleur violette.
Quand allons-nous lui promettre,
Qu’un jour elle puisse redevenir, coquette.
 


                                                                                  Jean Bonanni
 



MA TERRE MON AMIE EN DANGER …
 

Toi, ma Terre, que tu sois sable, argile ou calcaire
Tu es mon amie, ma Terre nourricière,
Ma Terre promise et ma Terre natale,
Le Terre que j’aime, généreuse et, loyale.
 
Tu nourris, tu protèges et tu nous aimes…
Tu enfantes le blé dans le vent qui essaime.
Tu décores la nature de vert, de rose et d’or,
Tu mets la mousse à l’ombre où le berger s’endort…
 
Pour notre dernier refuge au moment de la mort,
C’est toi qui nous accueilles et nous reçois encore
Dans ta douceur, ta chaleur au plus profond  de toi…
C’est toi, ma Terre qui me conserveras à jamais sous ton toit…
 
Tu nous as tout donné depuis l’éternité,
Le pain, l’eau, en sources et ruisseaux,
Le vin, la vigne, la vie et ses cadeaux !
Tu nous as tout donné, tu nous as tant donné !
 
Et nous humains, qu’avons-nous fait, comme des enfants gâtés ?
On a cru que tu devais, que tu pouvais tout supporter !....
Alors, sans scrupules, sans réfléchir, nous t’avons malmenée,
Amputée, brûlée, enfumée, défoncée, cassée, droguée, épuisée…
 
Maintenant tu es malade, toi qui allais si bien !
Je voudrais te soigner mais je ne suis pas médecin !
Je suis, comme les autres, responsable si tu ne vas pas bien !
Je t’en demande pardon et désormais,
Je t’en fais la promesse, je te respecterai,
Epargnerai ta vie car tu es menacée !...
 


Simone Maréchal
 




Dehors ou en bouteilles
par sept milliards de lèvres
il est toujours une eau bue
ou espérée
 
Dans l’attente du bois à
construire
ou chauffer
se tronçonne toujours un rêve
au cœur d’une forêt
 
Il est toujours un feu
à surprendre l’instant
d’une terre brûlée
à couver le silence
 
De plus loin que la terre
de l’humaine mémoire
aujourd’hui et demain
à aimer jusqu’aux mains
 
Il est toujours un paradis
 
à défendre
 


Jean-Charles Paillet
 




LA VIE DE MA PLANETE
 

Paroles entendues ce soir en promenant mes deux petites chiennes Orchidée et Roxane :
 
- Entends-tu ? Es-tu assez proche de nous pour nous écouter ?
Et voilà, un délire ? Mais non : quelques brins d’herbes simplement lançaient leur message de vie ! Sommes nous assez attentifs ? Après avoir été gelés, écrasés par les voitures, les chaussures, après avoir été martyrisés par les éléments naturels, eau, pluie, neige, glace, vent, picorées par les oiseaux, les voici se dressant fiers de leur vitalité pour annoncer un printemps triomphant !
Et, j’ai senti un grand espace de solitude s’arrêter en moi… Comment ces petites vies que l’on ne voit plus, peuvent encore survivre, là où, nous les humains, ne savons plus espérer ! Quelle grande vigueur, quelle grande leçon de patience et d’espérance !
Alors, je suis revenue me glisser contre la cheminée, et souriant béatement, j’ai rêvé d’un monde fleuri de sourires, envoyé un grand merci à dame Nature ; émue jusqu’aux larmes, j’ai appris que dans le silence, précieusement, la vie éclatait de mille rires joyeux ; une bouffée de courage pour l’avenir !
 


Martine Goblet
 




A LA CAMPAGNE
 

Chaque jour souverain passé chez Tante Adèle,
Sans raison le matin je me sentais des ailes.
Je courais au jardin  parler à l’hirondelle,
Tout me semblait divin, la nature était belle!
 
Je humais le jasmin dormant sous la tonnelle,
M’enivrais du parfum des roses demoiselles,
Respirais en chemin sans qu’ils ne  m’interpellent
Les relents du purin courant dans la venelle.
 
Et que dire en chemin du plaisir sans appel
Des repas clandestins pris à la courte échelle.
Je gouttais les raisins, chipais les mirabelles
Et dévorais un pain dégoulinant de miel.
 
L’abeille en son essaim, du coin de sa prunelle
Surveillait mes festins, prête pour la querelle
Si je portais la main à ses points de dentelle.
La cigale soudain, claironnait le rappel.
 
Le criquet musicien, de ses petits bras frêles
Jouait avec entrain un morceau de crécelle.
Les cochons les lapins, le bouc et ses femelles
Entonnaient le refrain de dame tourterelle.
 
Tout ce joli tintouin caquetant avec zèle
Emplissait l’air empreint de sucre et de cannelle.
Nul besoin de lutrin pour cette ritournelle,
J’oubliais mes chagrins sous le bleu de ce ciel.
 


Catherine Oelhoffen
 




L’ALLIANCE
 


Maman perdit un jour sa bague en jardinant.
En repiquant sans doute, ou peut-être en binant.
Alerté par ses pleurs, j’ai cherché l’alliance,
 
En vain… Maman vivait une âpre émotion.
L’automne, je bêchais avec précaution,
Trouver l’anneau serait une résilience…
 
Du potager, Maman ne prit plus le chemin
Jusqu’à ce jour béni, quand je mis dans sa main
Un radis noir serti d’or, une fine spire…
 
J’ai tiré de l’histoire un bel enseignement
Sur l’union de l’Homme à l’Environnement :
La terre rend toujours : le meilleur et le pire.
 


Pierre Bernard    
 




RESPECTE LA TERRE
 


N’oublie pas : respecte la terre
Elle est à tous, elle est à toi
Et ne pollue jamais son air
Respecte-le, pour toi, pour moi !
 
Respecte aussi, l’eau des rivières
Pour y voir toujours les poissons
Courir gaiement dans une eau claire
Y frétiller, y faire des bonds !
 
Respecte bien, toute la planète
De sa campagne à ses forêts
Il faut sans fin qu’elle soit en fête
D’autres enfants viendront après !
 
Respecte-là, pour la transmettre
Plus belle que tu ne l’as trouvée
Le jour où tu venais de naître
Et qu’avec joie, elle t’accueillait !
 
Respecte là !
Ne l’oublie pas !
 


Marie David C.
 




PASTEL NOCTURNE
 


La lande blonde
Sous la lune blanche
Du silence...
L'ombre diffuse
Sur la dune
Au clair des vagues d'ivoire.
Le sombre miroir
D'un étang endormi...
Une plaine nue à l'infini
Du vallon gris.
La forêt des lueurs pâles,
Et le bouquet d'étoiles
Pour la fine fleur
Du rocher bleu...
 
Nuit des aurores
Sur notre Terre
Dans le désert du monde.
 

Liliane Codant
 
               
 

PLANÈTE EN DANGER
 

Au printemps les hirondelles ne chanteront plus,
Le soleil à l’énergie bienfaitrice,
Dans cet univers aux mille caprices,
Trop fatigué n’en pourra plus.
 
Planète en danger,
Les hommes ne t’ont pas épargnée,
Planète en danger,
Que faire pour se rattraper ?
 
L’été tu seras bien fatiguée,
D’avoir protégé ton corps abîmé,
Par des bombes violant ton intimité,
Accentuant cette misère si peu endiguée.
 
A l’automne la pluie ne tombera plus,
La mer sera partie,
L’ozone ne sera plus,
La pollution aura tout envahie.
 
Planète en danger,
On peut tout changer,
A condition de vouloir se bouger ;
Planète en danger,
Il faut se remuer,
Avant que la terre ne se mette à trembler,
 
Notre bonne vieille terre est fatiguée,
Elle ne cesse d’éternuer,
A force d’être bafouée,
Elle commence à tousser.
 
Elle qui pourtant nous a tant donné,
Et continue à nous émerveiller,
Quand nous ne cessons de la torturer,
Pour une consommation effrénée.
 
Une cigale qui joue de la guitare,
Et un bourdon de l’accordéon,
Une abeille qui récolte du nectar,
Cela ne sera qu’un souvenir moribond.
 
Planète en danger,
Je vais me coucher,
En pensant à tous ces objets
Que j’ai à recycler,
 
Planète en danger,
Je veux respirer,
Un bon air pur,
Qui sent bon la nature.
 
Planète en danger
Faut tout repenser
Car à bien y songer
L’autodestruction a déjà commencée
 


Pascale Battistelli
    
 


JABOTAGE
 


Il voit bien que les choses changent. Mais il n’en a pas conscience. 
Il continue comme si de rien n’était. Il est très occupé, libre, entouré des siens, peut-être heureux. Il voit bien cependant que l’espace se rétrécit autour de lui. Mais il ne peut pas comprendre. Et même s’il comprenait, il ne pourrait rien y faire. On ne sait même pas si quelqu’un peut faire quelque chose. Le processus est en marche depuis si longtemps. Peut-être est-il déjà trop tard. Mais il ne peut pas savoir. Il sait juste ce qu’il y a à savoir. Mais ça, il le sait bien. Il sait qu’il ne fait pas de mal à son monde. Il en fait juste partie. Si bien, si naturellement.
Mais il voit bien que sa banquise fond. Et pourtant, il continue à jaboter, le petit pingouin du pôle. Il voudrait continuer à jaboter comme ça, tranquille et heureux, même en noir et blanc, sur une banquise intacte, ferme et immaculée, jusqu’à la fin du monde.
Et ce serait juste.
 


Daniel Birnbaum
 
 

MON AMIE, LA TERRE
 


Habillée d’ombres et de voiles
Cette étrange passagère
En perpétuelle cavale
C’est ma folle amie la terre !
 
Elle est banquise glaciale
Ou bien dune de lumière
Généreuse ou vénale
Mais toujours belle ma terre !
 
Sous les brules de ses voiles
Et ses dessous de calcaire
Malgré le chant des cigales
Elle est fragile ma terre !
 
Si menue sous les étoiles
Et si lasse de nos guerres
De nos pollutions fatales
Elle est en danger ma terre !
 
Pour ses senteurs tropicales
Pour ses roses éphémères
Pour ses petits matins pâles
Elle est précieuse ma terre !
 


Jeanine Ranninger
 



NOTRE AMIE LA TERRE
 


     Quelle belle métaphore poétique que celle de Paul Eluard « la terre est bleue comme une orange ».
     D’une sphère à l’autre le bonheur naît de la rondeur, de la terre nourricière et accueillante semblable à la plénitude du ventre de la future mère, l’orange qui étanche la soif acidulée et sucrée qui dynamise le corps et l’esprit, exhalant un parfum si sensuel.
     Aucun angle sur lequel se blesser tout est lisse sans aspérité, le regard se plaît à parcourir ces courbes arrondies  et continue sa course avec douceur sans jamais s’arrêter.
     Le bleu du ciel, le bleu de l’eau gages de moments de plaisir de sensations pour le corps se marient à loisirs avec la couleur du fruit pour nous offrir des moments de bien être et de vitalité.
     C’est sur cette boule revêtue de son habit d’azur que nous évoluons, elle nous accueille et nous fait vivre, nous offre ses ressources sans compter mais à t’on autant d’égards envers elle ?
     Ne serait il pas temps de la prendre en considération, de la protéger au lieu de l’agresser, à trop vouloir prendre nous finirons par tout perdre.
     Comme pour une amie il faut enfin être à l’écoute et agir pour son bien, nous en sommes capables, il suffit de le vouloir.
 


                                                                    Véronique Habert Gruat
 



ATTENTION FRAGILE
 


Ta planète, citerne d’eau claire,
Ne la souille pas.
Ta planète, caisson d’air pur,
Ne la pollue pas.
Ta planète, mosaïque de cultures,
Ne l’empoisonne pas.
Ta planète, mine d’or noir et d’argent,
Ne la pille pas.
Ta planète, berceau de toutes les bêtes,
Ne la mutile pas.
Ta planète, réserve végétale,
Ne la saccage pas.
Ta planète, ultime refuge des glaciers,
Ne la réchauffe pas.
La terre est fragile,
Protège-la.
Car tu n’as pas d’autre lieu où habiter,
Pas d’autre foyer où t’abriter.
Prends soin de ses pôles menacés.
Quand s’effondrera la banquise,
Quand l’ours sera englouti,
Quand disparaîtra la dernière baleine
Chassée par l’homme fauteur de désert,
La peau de ton espèce ne vaudra pas bien cher.
 


Marie-Noëlle Hôpital
 




MON JARDIN
 

Quelques pierres originales récoltées
De toutes les régions traversées,
De mon jardin forment les allées.
 
Des fleurs jaunes, rouges, roses,
S'unissent en osmose.
Le peintre les dessinera à sa pose.
 
Fraises, tomates, aromatiques
Garniront nos assiettes rustiques
Lors de nos repas romantiques.
 
Au pied de l'arbre monumental
Deux chaises longues s'étalent,
Pour un repos sentimental.
 


Bernadette Gossein
 



MA TERRE
 


Dans le creux de tes
Montagnes,
Si vaillantes et Accueillantes,
Les nuages me rejoignent.
Là, où je pose ma tête endolorie.
Sous le chant des brises
Me caressant la peau,
Me couvrant de tes coloris.
Dans les rivières glougloutantes
De vie,
Je m’éloigne de la soif.
Et au-dessus des champs
De ma main tremblante
J’arrange leur coiffe.
Je chéri ton corps,
Tes courbes, tes plaines.
Tes plaies !
On te tue en t’aimant.
Sans toi,
On cesse d’être complet.
 


Viktoria Laurent-Skrabalova
Huguette Payet
Hélène Porcher - composition
Isabelle Vacarri
Encre de Simone Gailleux
POESIES A THEME
 
Notre amie la terre
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